Ollie Weasley
Hiboux envoyés : 26 Date d'inscription : 21/10/2014 Points : 0 Avatar : redmayne
| Sujet: We're all victims of our own gene pool. Someone must have peed in yours. Sam 1 Nov - 17:49 | |
| Le silence. Je n’avais jamais autant apprécié le silence que depuis mes débuts en tant qu’enseignant. On ne connaissait vraiment la valeur des choses que lorsqu’on s’en trouvait privé. Et à Poudlard, la cacophonie régnait en maître, ne laissant aucun répit aux professeurs. On venait me trouver pour tout et rien – surtout pour rien – sans se soucier de savoir si, comme eux, j’avais parfois besoin de souffler. Lever le pied juste une seconde pour profiter du calme qu’offraient les cachots. Ma classe était vide, la journée terminée. Enfin, j’étais tranquille. Ou presque. Car une dernière tâche, probablement la plus éprouvante, venait ternir une dure journée de labeur. Il me fallait m’entretenir avec Robert. J’aimais beaucoup mon cadet, plus particulièrement lorsqu’il dormait. Car une fois debout, on pouvait tout craindre de lui. Et ma mère avait certainement une vision des choses similaire à la mienne, puisque c’était elle qui était à l’origine de cette rencontre. Cela, bien sûr, je m’étais bien gardé de le dire à Robert. En fait, je ne lui avais rien dit du tout. En ma qualité de grand frère, il m’aurait envoyé promener si j’avais insisté pour lui parler en tête à tête. Mais en tant que Professeur Weasley, j’avais décidé de le convoquer pour un entretien. Pas de quoi le tracasser, Robert prenait tout à la légère. Mais suffisamment formel pour contraindre mon frère à me retrouver dans ma salle de classe, qu’il soit d’accord ou non. Ok, ça n’était pas vraiment réglementaire. J’avais légèrement outrepassé mes droits et abusé de mon tout nouveau statut de professeur. Mais si Robert décidait de s’en plaindre, il n’y aurait certainement pas grand monde pour me reprocher ma conduite.
C’était donc légèrement anxieux que je faisais les cent pas dans mon bureau, tentant vainement de me convaincre que l’idée de ma mère n’était pas totalement suicidaire. Parler à Robert de son comportement équivalait à partir en randonnée pédestre avec un troll. Sur le moment, ça pouvait sembler brave, mais les choses pouvaient bien vite dégénérer. D’autant qu’en ce moment, Robert était relativement normal, presque tranquille. Et c’est justement ce qui tétanisait notre mère. Elle savait que tout cela ne durerait pas, et voyait une aubaine dans le fait que son ainé enseigne à présent à Poudlard. Elle n’aurait plus à harceler Julian pour qu’elle veille sur son frère, et me laisserait le soin de prendre le relai. Ce qui n’enchantait ni Robert ni moi. Tandis qu’il me voyait comme son nouveau bourreau, j’étais persuadé que notre mère avait réussi une pierre deux coups, en embarrassant deux fils en une seule fois. Exploit qu’elle réussissait bien trop souvent pour que je crois au simple hasard. En me collant dans les pattes de Robert, elle savait parfaitement ce qu’elle faisait. Et j’avais beau voler de mes propres ailes depuis un moment, et avoir dépassé la trentaine, quand ma mère me donnait un ordre, j’étais toujours tenu de m’y tenir. Sans quoi, tout adulte que je sois, je devais me préparer à un sale quart d’heure. Alors à choisir entre me confronter au cadet ou à ma mère, mon choix était vite fait. Tant pis si Rob allait crier à l’infamie ou menacer de me pourrir l’existence. Quoi qu’il promette, elle trouverait pire.
Cessant tout net mes allers et retours dans ma salle de classe, je prenais place derrière mon bureau, qui surplombait les autres, grimpé sur l’estrade. Quitte à accueillir mon frère, autant le faire avec style. Et, sachant qu’il n’allait pas tarder, je commençais à me plonger dans la correction de quelques copies, pour me donner davantage de contenance. N’étais-je pas professeur, après tout ? Sans trop vraiment les lire, mon esprit tâchant surtout de trouver comment garder le dessus dans la conversation que je m’apprêtais à avoir avec Rob.
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