Le sourire collé sur le visage, la tête qui hoche pour saluer les connaissances. Elise se répétait sans cesse « Fais comme si tout était normal. Tu te rends dans ta salle commune, c'est tout. » Malgré tout, elle marchait vite, se dépêcher de franchir ses couloirs, de fuir le regard des autres. Elle tourna à droite et descendit les escaliers qui s'offraient à elle à toute vitesse. Les sous-sols étaient peu fréquentés à cette heure-ci, la plupart des élèves étaient soit en cours soit en train de profiter du beau soleil. Elle s'engouffra dans le dédale de couloirs et accéléra le pas, pressée d'arriver enfin à sa destination. En chemin, elle croisa deux élèves de Serpentard qu'elle salua d'un léger signe de tête. Elise était une fille sociable qui, à la base, aimait tout le monde, même s'il fallait l'avouer, elle avait plus de mal avec les Verts. Cette rencontre faite, Elise reprit sa folle course à travers les couloirs froids de Poudlard. Elle passa devant la salle commune de sa maison et la dépassa sans y jeter un coup d'oeil. Non, elle ne se rendait pas là. Sa destination se trouvait un peu plus loin, sur la gauche.
Elise lissa sa robe et rabattit sa longue chevelure noire sur son épaule. La jeune femme leva la main et tourna la poignée, ouvrant doucement la porte tout en faisant attention à ce que personne ne remarque qu'elle n'entre dans la salle désaffectée. La pièce était sombre et ses yeux mirent un moment avant de s'habituer à l'obscurité. Une table trônait au centre de la pièce. Et sur cette table... Le visage d'Elise s'illumina lorsqu'elle le vit. Elle s'avança vers lui, le coeur battant la chamade. Leurs mains se joignirent l'une à l'autre dans une étreinte douce et passionnée. « Personne ne t'a vu entrer ? » demanda Elise, soucieuse d'être attrapée en train de prendre du bon temps avec lui. Il secoua négativement la tête avant de s'apercevoir qu'elle pouvait à peine le voir. « Personne. » Il attira Elise à lui et déposa un doux baiser sur les lèvres toutes aussi douces de la jeune fille. Elle répondit à son baiser plus passionnément, posant ses mains sur la nuque de son amant. Leurs bouches s'entrouvrirent, laissant leurs langues se mêler dans une étreinte fougueuse. Les mains du garçon passèrent sous la chemise blanche d'Elise, répandant leur chaleur sur la peau fraîche de la jeune sorcière.
Liés par le sang, maudits par leurs sentiments. Tel était le destin des jumeaux Allen.