Keegan est le fils unique d'un couple de cinquantenaire du nom de Miranda Fawkes, une avocate moldue et d'un sorcier ancien joueur de Quidditch professionnel, Reynald Fawkes. Sa passion pour le Quidditch lui vient donc -comme vous l'aurez deviné- de son paternel qui est également son plus grand modèle vivant sur terre après Gandhi le pacifiste bien entendu. Le monde moldu tout comme le monde sorcier n'a aucun secret pour lui puisqu'il a vécu en équilibre entre les deux, assumant aussi bien sa part non magique que sorcière faisant de lui un redoutable adversaire en cours sur les moldus comme en enchantement. Selon lui, ses origines font sa richesse et sa différence et à son avis, il n'y a rien de mieux que d'être ouvert à ce monde qui effraye tant les sorciers se croyant supérieurs au commun des moldus. Le jeune Poufsouffle trouve ça extrêmement dommage que certains sorciers prônent leur supériorité et fassent preuve de discrimination envers ceux ne correspondant pas à leur standard. Il s'est donc promis un jour de rétablir la paix entre les deux camps en accédant à un poste d'importance en arrivant à l'âge décisif d'un choix d'études et de carrière. Seulement, Keegan n'est plus si fils unique que ça depuis l'adoption par ses parents d'une petite Lyra de deux ans sa cadette qui se révéla être elle aussi un membre de la communauté magique lorsqu'ils se disputèrent après que Keegan se soit introduit pour la énième fois dans sa chambre pour lui piquer des éléments de sa dinette et des barbies. Sa passion pour les jouets normalement réservés aux filles le suit depuis sa plus tendre enfance mais il a honte de l'avouer. Ce petit trait le différenciant des autres garçons lui a permis une fois de plus de se mêler à la fois dans des groupes de garçon pour jouer au foot dans la cour de récré en étant petit mais aussi dans les groupes de filles qui jouaient à la corde à sauter et au papa et à la maman. Keegan ne juge pas, il vit pleinement sa vie et reste très curieux de nature ce qui s'est toujours révélé payant et jouant à son avantage. Sauf que concernant Lyra, elle avait beaucoup de mal à accepter le fait que l'on puisse vouloir s'approprier ses jouets ce qui, la plupart du temps, menait à de grands affrontements et déchainements de magie à travers la maison. Heureusement pour eux, papa pouvait tout réparer d'un coup de baguette magique.

A l'image de son père, Keegan souhaiterait s'élever dans le milieu sorcier en démontrant à tous qu'un sang-mêlé peut être aussi talentueux qu'un sang-pur. Les affrontements -hormis pour les jouets de sa petite soeur- l'horripilent et depuis son entrée à Poudlard, il est souvent celui qui s'interpose entre deux sorciers en froid pour calmer les choses. Il faisait la même chose lorsque ses parents commençaient à hausser la voix à la maison menaçant d'effrayer Lyra qui, elle aussi déteste voir ses parents s'en prendre l'un à l'autre, et il s'est ainsi révélé être un très bon diplomate. Certains de ses professeurs à Poudlard l'auraient bien vu comme Ambassadeur sorcier ou alors avocat. Seulement, il a choisi la voix du sport magique mais compte tout de même rétablir la paix en faisant ce qui lui plait le plus dans la vie au grand dam de sa petite-amie qui ne supporte plus l'idée de monter sur un balai ou de le voir risquer sa vie depuis qu'elle-même a chuté d'une hauteur impressionnante lors de son dernier match de Quidditch. Keegan, pour essayer de la rassurer, lui promet de faire attention mais ne peut s'empêcher de tester de nouvelles acrobaties pour exceller lors des prochains entrainements et matches ce qui lui fait sortir les yeux de la tête. Pour l'épargner, il fait beaucoup d'efforts pour éviter de parler de Quidditch mais aimerait bien lui parler sérieusement de ses choix personnels concernant sa future carrière et de son amour inconditionnel pour cette pratique sportive et magique qui lui plait tant. Il a cependant peur de sa réaction à chaque fois alors, en grand procrastinateur qu'il est, il remet toujours à demain la fatidique conversation et préfère lui cuisiner des cookies pour se faire pardonner de toutes ses maladresse parce que, oui, Keega est très maladroit et OUI il sait cuisiner. Si ça mère lui a légué pas mal de talents du côté moldu, la cuisine en fait bien partie et si jamais il souhaitait un jour se reconvertir dans le milieu moldu, être chef cuistot pourrait être un de ses premiers choix !

Je la regardais, dressé sur la pointe de mes pieds, les mains accrochées aux rebords du petit berceau planté au milieu de cette toute nouvelle chambre qui prenait des allures de royaume des licornes tellement elle était lumineuse, pleine de joie de vivre et à chaque recoins de laquelle se trouvaient des jouets pour petite-fille. J'avais trois ans à l'époque, elle n'en avait qu'un et venait d'être confiée à mes parents qui avaient prouvés selon l'état être des parents recommandables et suffisamment riche pour pouvoir adopter un enfant sans attendre sur une liste d'attente aussi longue que les parchemins recouverts de notes de cours auxquels j'assisterai lors de mes douze ans à Poudlard.

Les yeux fermés tout comme ses poings, elle était plongée dans un sommeil que j'imaginais réparateur. Apparemment, elle était originaire d'Italie et ses parents avaient connu un triste sort faisant d'elle une orpheline alors qu'elle avait à peine un an. N'ayant aucune autre famille à laquelle être confiée, son nom sonna comme une évidence aux oreilles de la gentille conseillère qui avait guidé mes parents dans leur démarche pour l'intégrer à notre famille et la voici ... Je ne la trouvais pas particulièrement belle. Pour moi, une fille ça avait des cheveux longs et soyeux, une peau lisse et douce comme la peau d'une pêche, une voix angélique et des yeux brillants mais tout ce que je voyais d'elle à ce moment-ci semblait me faire douter quant à la nature féminine de ma nouvelle petite soeur. Et pourtant, mes parents m'en avaient tant parlé, n'avaient omis aucun détail et avaient insisté sur le fait que Lyra serait ma petite-soeur. Curieux, j'approchais un doigt de ses petites mains crispées sur son petit corps pour en apprécier la douceur seulement, lorsque mon doigt s'apprêtait à toucher le dos de sa main, elle se tourna vers moi, ouvrit ses petits yeux et emprisonna mon doigt entre les siens, tout petits mais déjà si forts. Saisi d'une émotion sans nom, mes yeux croisaient le fer avec les siens pour la première fois. Je savais qu'elle m'avait reconnu, qu'elle m'acceptait dans sa vie par ce geste qui resterait à jamais gravé dans ma mémoire et pour la première fois, je lui parlais.

Lyra ...


Meurs vilain Bachibouzouk ! Par Merlin, Druide de la verte forêt, je te soumets ! HERBATUS GRANDITUS MAINTENANTUS

Et elle asséna un coup de branche du noisetier du jardin en ma direction. Prétendant avoir été frappé de plein fouet par le sortilège, je m'effondrais à terre en faisant mine d'être emprisonné entre les feuilles de l'herbe qui se serait logiquement enroulée autour de moi. Seulement, ce que je n'avais pas prévu était que Tifanie, sa barbie préféré aux cheveux légèrement roux et aux yeux malicieux tombe de la poche de mon jean révélant une fois de plus un larcin terrible qui allait faire s'assombrir son regard pourtant si clair. Son courroux allait être terrible, je le savais déjà. Préparant pourtant quelques arguments qui feraient de moi un innocent, elle ne me laissa pas le temps d'ouvrir la bouche et se mit à crier à tout va, faisant s'envoler les corbeaux du cerisier du jardin voisin au notre.

TU N'ES QU'UN IMBECILE VILAIN VOLEUR KEEGAN JE TE DETESTE RENDS-MOI TIFANIE MAINTENANT OU JE TE COUPE LA TÊTE !

Je récupérais la barbie entre mes doigts, me redressais et courait en direction du tronc de mon arbre préféré au sein duquel j'arrivais ordinairement à me percher pour éviter les crises de nerfs légendaires de ma petite-soeur. Avant qu'elle ne puisse m'atteindre, j'étais déjà en train d'agripper la branche qui sauverait ma vie. Je ne riais plus, au contraire, je faisais une mine pas possible digne de celle d'un condamné à mort essayant d'échapper à son jugement dernier les yeux exorbités, le souffle court et les battements de coeur précipités. Alors juché sur ma branche, je l'observais d'en haut. Lyra me faisait vraiment peur mais je ne pouvais m'empêcher de convoiter ses jouets. Les jouets des filles étaient si délicats, si innocents et me faisaient rêver. N'allez pas répéter ça à mes compères de Poudlard, ils se moqueraient de moi ... Tifanie était sa barbie préférée mais également la mienne et à chaque fois qu'elle découvrait que je la lui dérobait, sa colère terrible résonnait dans toute la maison, alertant à chaque fois nos parents qui tentaient de me sauver en vain. La dernière fois, elle m'avait asséné un coup de poing me laissant un oeil au beurre noir impressionnant attirant la curiosité de ma maîtresse d'école qui avait convoqué mes parents pour s'assurer que tout se passait bien à la maison. Parce que oui, dans le monde moldu lorsque vous présentez des signes de maltraitances, les professeurs appellent vos parents qui, dans le cas présents, étaient soulagés de voir que l'enseignante les croyait lorsqu'ils avaient révélé la vérité. Apparemment, elle avait le même problème avec ses enfants ... grand bien lui fasse !

Ne nous écartons cependant pas trop du sujet principal alors que j'entends un craquement sinistre, signe de ma mort prématuré, arriver à mes oreilles et me surprenant avant que je n'ai eu le temps de réagir. Lyra frappait sur le tronc de l'arbre et je peinais à croire que sa force de lilliputienne ait pu provoquer le craquement et l'affaissement de toutes les branches. Seulement, je fus épargné. La tête à l'envers, les pieds en l'air, je lévitais dans le vide face à son air surpris de vainqueur du dimanche. Autant vous dire que cela ne me plaisait pas du tout ! Comment avait-elle pu manifester des traces de magie latente avant moi ... N'étais-je pas l'ainé ? C'était à mon tour d'être vexé. De plus, elle me tirait la langue prétendant que je resterais ainsi jusqu'à ce que je m'excuse, lui offre une autre barbie en plus de lui rendre Tifanie et que je sois son esclave toute la semaine. Il était hors de question que je réponde aux ordres d'une gamine de six ans alors, tandis que mon visage devenait tout rouge, je criais et finis par la voir s'élever à son tour dans la même position que moi. Tous les deux les bras ballants dans le vide, nous nous observions sans pouvoir expliquer ce qui venait de se passer. Ce ne fut que lorsque nous nous moquèrent l'un de l'autre que nos corps rejoignirent bientôt la terre ferme à l'instant même où nos parents arrivaient à nos côtés, une fois de plus alarmés de nos cris d'enfants boudeurs.

Vous êtes des sorciers mes enfants ... Je suis si fier de vous.

Peu de temps après que nos pouvoir ne se soient manifestés à Lyra et moi, mon père nous avait pris plus sérieusement en charge et au sérieux et avait tenu à nous occuper lors des week-ends en nous révélant tous les secrets du monde magique auquel nous appartenions. Lyra savait très bien qu'elle n'était que leur fille adoptive à lui et maman mais était très fière d'être reliée à nous par ce lien pétillant de magie qui brillait autour de nous de façon invisible mais nous apportant quelque chose en plus. Papa était très fier mais aussi très surpris de découvrir qu'il pourrait aussi initier Lyra au monde magique et tout ce que lui aimait. Avant d'être un professeur à mi-temps, il était également un père aimant et impatient de pouvoir partager ses passions avec nous. Ce fut un dimanche matin qu'il nous réveilla de bonne heure, attendit que nous mangeions, nous préparions et nous habillions avant de nous téléporter -à l'époque j'appelais ça comme ça avant de découvrir que l'on appelait ça du transplanage dans notre monde- au coeur d'une clairière immense de la forêt de Sherwood.

Tu as compris ce qui vient de se passer Lyra ?
Nan. Mais je pense que c'est grâce à moi qu'on vient de se téléporter ici !
Pourquoi faut-il toujours que tu ramènes tout à toi ?
Parce que c'est moi la plus intelligente, la plus belle, la plus ...
Bon ça suffit vous deux ! Asseyez-vous sur ces souches là-bas et écoutez-moi ! Vous vous chamaillerez plus tard.

Nos yeux se quittèrent pour observer notre père qui semblait aussi éxcité qu'une puce et qui, alors que nous nous exécutions, fit sortir de sa poche sa fameuse baguette magique que j'avais tant de fois contemplée sans oser la toucher et marmonnait quelque chose dans sa barbe naissante. Interdits, Lyra et moi attendions patiemment, nous donnant des coups de coude discrets dès lors qu'il nous tourna le dos, son attention attirée par les arbres et l'obscurité de la forêt. Qu'attendait-il ? Qu'avait-il vu ? Ce ne fut que lorsque j'entendis ce sifflement qui deviendrait si familier que je compris ce qu'il voulait nous faire partager aujourd'hui. Le visage fendu d'une expression de pur bonheur, je me dressais sur mes deux jambes alors que Lyra marmonnait son désintérêt total pour une partie de la vie de mon père. J'avançais prudemment vers lui, l'agrippait par le coude observant avec lui les trois balais qui perçaient l'obscurité de la forêt pour venir se poser à nos pieds.

Il est temps, mon fils ...



Non c'est pas possible ... ABI !

Mon balais fendit l'air comme jamais alors que j'abandonnais la poursuite de mon objectif principal pour me concentrer sur la chute sans fin et au ralenti s'il-vous-plait de ma petite-amie qui venait de se faire détrôner de son balai par un cognard revanchard. Je me sentais coupable alors que mon bras se tendait en sa direction, hapant le vide plutôt que sa main pour venir me poser à ses côtés alors que sa chute avait été ralentie et qu'elle se posait mollement au sol. Bien entendu, il y aurait de la casse mais pour le moment, ce qui importait le plus était qu'on lui administre des soins !

INFIRMIERE INFIRMIERE DEPÊCHEZ-VOUS !

La suite de cet évènement qui changerait à jamais sa perception de notre passion en commun m'a marqué et me marque toujours tout comme elle qui refuse à présent d'en parler me reprochant même de prendre trop de risque en me tuant à l'entrainement, tentant des acrobaties bien trop risquées et mettant trop de coeur à cette pratique dont la passion m'avait été transmise par mon père. Même si j'aimais Abi de tout mon coeur, je ne pourrais jamais tourner le dos au Quidditch ... J'avais bien l'intention de monter en importance dans le monde sorcier en m'aidant de ce sport tout en excellant à mon poste. Elle en avait souffert mais j'avais fait mon choix. C'était d'ailleurs le seul sujet qui nous opposait et même si Lyra me conseillait d'être prudent et d'y aller avec douceur lorsque je lui en parlais en ne la brusquant surtout pas, je ne pouvais pas m'empêcher de ne pas parler de Quidditch pendant plus de dix minutes. Je ne pense pas mon couple être en danger, bien sûr que non, cela fait deux ans que nous sommes ensemble, nous nous étions trouvés et aimés dès le premier regard -enfin c'est comme ça que je l'imagine puisque ce fut le cas pour moi- et je ne compte pas lâcher le morceaux bien que sa désormais hantise de ce sport qui me tient tant à coeur m'effraye. Je serai celui qui la réconcilierait avec sa plus grande peur, j'en fais le serment ...